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> articles parus dans le Messager ( 74 ) |
> photos Sophie Greiller |
" Au même titre que l'agriculture urbaine a été réintroduite par des situations de crise tel que le blocus cubain des années 90 ou les famines en Indes ou en Afrique dans les ville étendues, l'habitat mobile porte les prémisses de solutions dans un monde en transition. Au delà d'une conséquence de précarité, ce mode d'habiter questionne profondément nos modes de vie et leurs limites. Si l'agriculture urbaine s'attaque particulièrement à la question des effets néfastes de la mondialisation et de l'interdépendance des territoires sur la sécurité alimentaire, l'habitat mobile interroge sérieusement la notion de frontière et de droit au sol, par exemple. Ayant moi même par aspiration et inspiration expérimenté la vie nomade je me suis longtemps questionnée sur les motivations d'une telle expérience, ayant eu la chance de ne pas envisager ce mode de vie par obligation mais par choix. C'est en voyageant en Australie en camion que j'ai mûri mes réflexions sur ce que pouvait être les attraits de la mobilité de l'habitat et entre autre, les raisons pour lesquelles , moi et beaucoup de jeunes gens de notre génération y aspirait aujourd'hui, pour le moins temporairement.Je me risque à un rapprochement rapide avec mon peu de connaissances de la culture Aborigène (c'est une culture orale et très secrète), car quelques lectures et beaucoup de conversations ont alimenté mes réflexions. Les songlines ou dreaming tracks des aborigènes, décrivent entre autres les terres australes par le voyage ( Chatwin B. (1988), The Songlines, Edition: Penguin Books). Il s'agit d'une approche de l'homme au territoire par le mouvement. Cette culture, comme les cultures nomades, induit un rapport diffèrent à l'environnement qui résulte d'une approche différente du droit du sol, de la consommation , de l'usage du temps et de la connaissance de la nature. Ceci pose d'ailleurs des problèmes évidents de compréhension et d'intégration avec les cultures sédentaires, la situation des aborigènes en Australie ou les revendications Touareg en sont quelques symptômes. Notre société affiche aujourd’hui une aspiration à se reconnecter avec la nature et l'environnement. Architectes et urbanistes se penchent sérieusement sur cette question, sur les moyens de reconscilier nature et installation humaine (Paquot T. et Younès C., (2010) Philosophie de l’environnement et milieux urbains, Edition: La Découverte; Beatley T., (1957), Biophilic Cities, Edition: Island Press). Il ne serait donc pas inapproprié de s'intéresser aux leçons que le mode de vie nomade peut nous apporter et que la vie sédentaire nous a fait oublier, à force de recherche de sécurité et de confort. Ainsi, la limitation de l'espace habitable (habitacle), une capacité de mobilité et une volonté de ne pas impacter sur le territoire, induisent des solutions ingénieuses, compatibles à celle de la volonté de ne pas impacter sur l’environnement . Avec la mobilité se pose rapidement la question de l'économie de moyen et d'énergie. A la société de consommation s'oppose le modèle d'un rapport d'équilibre. Aujourd'hui, en terme d'écologie, on appellerait ça un bilan carbone 0, une empreinte écologique nulle, je préfère l'idée de balance....Chez les aborigène ce phénomène se traduit par un principe très simple : tout ce qui est pris à la nature doit lui être restitué , et pour cela on considère le cycle complet des éléments. Notre société parle aujourd'hui de cycle court, de recyclage.Pour ce qui est des biens matériels, sans pour autant parler d'austérité, on constate rapidement que la notion d'accumulation est très limitée dans la vie de voyageur, et le rapport au bien matériel devient différent. S'établit rapidement une notion d'essentiel et de superflus qui possède une logique tout autre que celle du sédentaire d'aujourd'hui. On fait un pas contre la sur-consommation: on diversifie les usages, on réutilise, on répare, on recycle. Le changement d’environnement demande une grande créativité et flexibilité d'adaptation, capacité d'adaptation qui est à la base de la notion de résilience qui parcourt aujourd'hui nos têtes éclairées. Ingéniosité, créativité, réorientation, réorganisation, mise en valeur, et tout ça sur un laps de temps beaucoup plus court que celui du dessin de la ville, autant de qualités qui me fascinent chez les habitants du mobile, dans le mode d'habitat hors-sol. Cette attitude demande une attention particulière à notre environnement. Quelles sont les ressources disponible ? ( c'est valable dans un environnent urbain , comme naturel : une source d'eau ou une borne incendie, du bois ou une prise 220v...). Qu'est ce qui représente un atout, un obstacle ? (les animaux ou les hommes...). Bref,c'est de l'intégration environnemental au sens stricte, puisqu'encore une fois l'impact construit doit être nul. Il y a les vents, le soleil, la pluie, la chaleur, le froid, les reliefs, les bâtiments, la qualité du sol. Toutes les données du paysages sont re visitées de manière très pratique: un arbre est une ombre, un abris , une cachette, une source de nourriture, de chaleur.Enfin la mobilité place l'homme dans un état de contemplation, c’est le bénéfice du changement. Le rapport au temps et à l'espace est différent, le mouvement du corps et des objets s'inscrit dans une expérience concrète du territoire, loin du piège virtuel de nos sociétés contemporaines. Le contact avec les autres aussi est modifié: les rencontres sont plus fréquentes, qu'elles soient bonnes ou mauvaises ; on expérimente plus directement le rejet et la solidarité. Bref, il me semble qu'un nouveau champ de connaissances s'ouvre à l'homme de nos sociétés occidentales avec la vie nomade. Et ce savoir, à mon avis, peut en beaucoup de point éclairer la société dans son évolution. Si vous en doutez, alors prenez la route... "Il est préférable de mourir en route pour un idéal trop élevé que de ne pas partir du tout." (Origène)."
Géraldine Petit architecte EPFL
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http://www.mdahn.fr/media/mac2013progbd__025866000_1430_15022013.pdf
" De nulle part. C’est-à-dire de partout. Habiter, mais hors les murs, mais hors-champ, toujours. Insaisissables. Populations plurielles qualifiées de néo-nomades. Ne pas laisser de traces. L’empreinte, c’est ce qui marque. Ne pas marquer. Dilemme pour l’œuvre d’art, qui s’expose, d’aller à la rencontre du non-exposable. Les noirs des photos, il faut comprendre : résistance à la monstration. Echappées, latentes. Toujours possibles. Pour dire que l’image essentielle ne peut pas tenir dans l’image traditionnelle – toute accroche est négation.
Comment saisir un flux sans risquer de le perdre ? Il faut s’y fondre. User du seul fixateur qui ne fixe pas : la poésie. Poésie qui ne s’empare pas ; qui se contente d’aller avec. Alors le photographe va avec. L’œuvre est avant tout œuvre de vécu. Ferjeux Van der Stigghel a acheté et aménagé son propre camion. Suivre les caravanes sur les grand-routes aussi bien que les marcheurs isolés sur les chemins de traverse.
Ses photographies ont commencé bien avant l’image, là : dans cet aller avec. L’œuvre, c’est d’abord son geste à lui, d’abord sa propre habitation – habitation poétique, et ce qu’on voit : un temps, une seconde, une heure, un jour, une vie – d’exposition. Photographie-parcours, sentier hors du cadre – il est un des leurs. Je reviens aux noirs de ses photos – je pourrais dire : aux lumières basses. Espaces majeurs de la mesure – sans limites. Je pense aux tableaux de Mark Rothko. Je pense à l’imprégnation infinie de l’espace. Je pense à des lieux sans lieux, à des états de présence pure, aux temps comme aux distances, infinis. Je pense à une mystique de l’espace – immanence. Être en route, non pas vers un quelque part, mais vers la route elle-même. Être, c’est être dans le voyage – ou dans la possibilité toujours offerte du voyage : et l’immobilité, fût-elle d’une décennie, de devenir elle aussi expérience d’absolue mobilité.
Mobilité, ou ne pas avoir de lien, de terre – sinon toute la terre. Les racines des néo-nomades ne prennent pas pour posséder, mais pour se déposséder. La mobilité, dans son essence, touche à la quête d’une liberté sans cesse revendiquée. On ne capture pas le vent, on le ressent, et c’est en le ressentant, qu’on le possède. A l’encontre du consumérisme ambiant, on entre dans une aire de l’instant, de l’intensité, de présence au monde.
Se mouvoir, c’est avant tout savoir que l’on peut se mouvoir : dans la bouche, le goût d’une liberté qui arrache les chaînes et rend l’homme à l’homme – dans ses mains, la matière disponible de son destin.
Ferjeux Van der Stigghel ne cède pas à l’utopie. S’il fait œuvre de poète, s’il nous donne aux passages, s’il nous offre à l’horizon, il n’en pointe pas moins l’âpre du réel : la précarité, la marginalité, l’incompréhension, le heurt (que l’on sent, en suspens, si souvent) avec une architecture sociétale incapable de se remettre en question, incapable de sortir de ses schèmes et de se penser avec d’autres codes. Oui, c’est une œuvre qui dérange, une œuvre d’inconfortable émerveillement – une beauté qui inquiète et qui fascine."
Guillaume Logé pour Forum Vies Mobiles
ci-dessous: extrait de l'exposition "travellers, campements et bords de ville", photos Ferjeux Van der Stigghel
Les espaces périurbains peuvent-ils devenir des lieux privilégiés d’adaptabilité aux crises économique, énergétique et climatique du XXI siècle ? Les 24 et 25 janvier 2013, le Forum Vies Mobiles, transintitut de recherche et d'échanges sur la mobilité, organise à la Maison Rouge une confrontation inédite de points de vue sur le sujet. Des chercheurs en sciences sociales, des artistes et des praticiens des transports revisiteront nos connaissances sur le périurbain, laissant entrevoir qu’il est peut-être un territoire d’avenir pour mener de bonnes vies durables.
Avec l’idée que l’art peut aider à saisir et éclairer des problématiques scientifiques, les expositions Vertiges et mythes du périurbain etTravellers, campements et bords de ville , placées au cœur du colloque « Des mobilités durables dans le périurbain, est-ce possible ? », explorent cet entre-deux géographique.
" Vertiges et mythes du périurbain" donne à voir la complexité du devenir périurbain. Cette exposition d’art contemporain imaginée par Irène Aristizábal, curatrice, propose un éventail de possibilités de lecture autour des modes de vie périurbains. La dimensiondes désirs et mythologies liés au périurbain fait face à celle des réalités vécues ou perçues par ceux qui investissent cet espace, y vivent, le traversent. Elle sera l’occasion de découvrir les nouvelles productionsdeMaria Thereza Alves, Iván Argote et Pauline Bastard, Justin Bennett et Ariane Michel et de redécouvrir le Western moderne tourné par l’artiste Nicolas Boone sur la voie ferrée entre Corgnac-sur-l’Isle et Excideuil ; l’installation Perfectly Suited For You (2005) et la série Dreamland Cairo (2010) que l’artiste Solmaz Shahbazi a réalisées dans des gated communities d’Istanbul et du Caire, ainsi que le projet AVL Ville développé dans le port de Rotterdam par les designers de l’Atelier van Lieshout.
"Travellers, campements et bords de ville" est une exposition de photographies sur les mondes néo-nomades. Ferjeux Van der Stigghel y propose sa vision du périurbain, celle d’un espace d’entre-deux aux contours mouvants.Le photographe s’est associé à l’architecte Sophie Greiller et l’anthropologue Maude Reitz, sous la direction scientifique du sociologue Yves Pedrazzini, pour explorer les mondes néo-nomades. L’enquête du collectif noLand porte sur les manières de vivre et d’habiter de ceux qui ont rompu avec la sédentarité pour inventer de nouveaux modèles familiaux et communautaires, de nouveaux ancrages spatiaux et professionnels.Le périurbain est un espace que ses propriétés mouvantes rendent propre à accueillir des pratiques atypiques, un habitat et une culture de la mobilité alternatifs. En ce sens, les « travellers » sont porteurs de périurbanité, une périurbanité qui se donne à voir dans leur désir de faire trace en lisière de forêt, sur les bords de route. Le périrubain vu par noLand interroge les normes, les manières de faire et de vivre la ville et porte en germe des réponses innovantes, à la fois techniques et sociales, aux problèmes contemporains.